Revue de presse

E. Badinter : "Ne pas faire de vagues. Voilà la politique menée depuis vingt ans" (Marianne, 5 jan. 18)

18 janvier 2018

"La philosophe, qui affiche son scepticisme lorsqu’elle entend Emmanuel Macron parler de “laïcité apaisée”, appelle à rester fidèle à la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat. Ce texte fondateur de la République laïque est le garant de nos libertés individuelles.

Marianne : Au lendemain de l’attentat du 7 janvier 2015, 4 millions de Français ont défilé dans les rues, en revendiquant « Je suis Charlie ». Du jamais-vu… Trois ans après, que reste-t-il de l’esprit Charlie ?

Elisabeth Badinter : Je pense que certaines choses ont changé. Je vois de plus en plus d’hommes et de jeunes femmes d’origine musulmane participer au combat pour la laïcité. Ils prennent des risques, et en particulier les femmes qui s’expriment publiquement pour défendre les lois de la République. Je pense, parmi d’autres, à Lydia Guirous, à Djemila Benhabib, à Fawzia Zouari ou à Fatiha Boudjahlat, mais aussi à ces Iraniennes qui militaient au début pour Khomeyni, qu’on a forcées à porter le voile et qui se sont réfugiées en France. Elles voient ici le même processus se mettre en place et nous disent : « Réagissez, ce n’est pas un signe anodin, mais l’annonce d’un système redoutable qui est en marche. » Je pense à Chahdortt Djavann qui, la première, a écrit « Bas les voiles ! » [...]

Ceux qui défendent une laïcité dite "ouverte" et "apaisée" nous accusent d’intolérance. Mais jamais je ne les entends soutenir les droits de ces femmes qui défendent la laïcité et qui veulent jouir des libertés chèrement acquises contre l’imperium religieux, comme la contraception, l’avortement ou le mariage pour tous. [...]"

Lire "Elisabeth Badinter : "En France, Dieu ne gouverne pas la cité"".




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